Philou blog-trotter

dimanche 30 octobre 2005

Shanghai

Tres differente de Pekin, Shanghai s'apparente plus a un Manhattan chinois. L'East River est remplacee par la Huangpu, et l'Empire State Building par la tour Jinmao. Bien sur, a la place des hot dog dans la rue on trouve plutot des raviolis aux ovaires et glandes intestinales de crabe (pres du jardin Yu), ou plus simplement des mian (nouilles). Les neons de Times Square sont remplaces par ceux de Nanjing Donglu ou de Huaihai Zhonglu, mais la fievre du shopping est apparemment la meme ici que dans la megapole americaine.

Au milieu de toute cette effervescence, le calme regne toujours dans le temple de Confucius, au coeur de la vieille ville, et un merveilleux jardin chinois est cache au milieu du bazar de Yuyuan, avec bassins, pavillons en bois, bonzais et rochers evoquant les montagnes et la mer, toute la nature recree a une echelle reduite.

Mes guides ici sont Vivid et Regis. Il est francais et consultant, elle est australo-indonesienne et designer et photographe. Vivid va d'ailleurs partir pour l'Europe en novembre, ou elle va entre autre exposer a la Maison Europeenne de la Photographie a Paris dans le cadre du "Asia Europe Forum for Young Photographers 2005". Si vous ne pouvez pas aller voir l'expo, vous pouvez toujours aller visiter son site web, http://www.unfinishedandroid.com/

jeudi 27 octobre 2005

Grande muraille


Temps splendide aujourd'hui a Jinshanling et Simatai












lundi 24 octobre 2005

Photos de Pekin


























Cite Interdite,
Pavillon de l'Harmonie du Milieu
et pavillon de l'Harmonie Preservee













Jardin de la Cite Interdite












Cite Interdite,
Porte de l'Harmonie Supreme













Parc Beihai













Tienanmen













Big brother is watching you...










Tienanmen

Un milliard de Chinois, et moi

Ca y est, je suis arrive en Chine. Au calme de la Mongolie succede la foule et la frenesie de Pekin.

Premiere etape, trouver le guide Lonely Planet sur la Chine, de preference la derniere edition de mai 2005, et donc premiere surprise: apparemment le guide n'a pas vraiment plu au gouvernement, et la police est venue embarquer tous les exemplaires dans la premiere librairie que je visite. Idem dans la seconde et la troisieme. Mince, finalement j'aurais peut etre du me trimballer ce volumineux livre subversif dans mon packetage depuis la France.

J'ai plus de chance dans la quatrieme librairie, sur Wangfujie, la grande artere commercante du centre de Pekin. Ils ne sont pas autorises a vendre le guide aux Chinois, mais ils leur reste quelques exemplaires pour les etrangers. Comme je n'ai pas vraiment l'air d'un autochtone, ils ne le vendent avec plaisir, mais apres l'avoir glisse dans un plastique transparent, le vendeur se ravise subitement et me le tend finalement dans un plastique tout ce au'il y a de plus opaque. Apparemment, la liberte de la presse a encore des progres a faire dans l'empire du Milieu...

En lisant les premieres pages du guide, et l'article sur la place Tienanmen, on comprend aisement pourquoi les autorites n'ont pas vraiment apprecie.

Deuxieme surprise alors que je vais acheter une carte SIM afin de disposer d'un numero de golio chinois. Ici, le prix varie en fonction du numero de telephone que vous vous choisissez. Le 8 etant le nombre associe a l'argent dans la numerologie chinoise, votre business florira si vous avez des 8 dans votre numero de telephone, c'est donc plus cher (et ca peut atteindre des sommes astromoniques apparemment). Le 6 n'est pas mal non plus pluisqu'il porte chance, par contre le 4 est le chiffre qui symbolise la mort. Le numero de telephone le moins cher de Chine est donc le 4444 4444, mais il n'etait pas disponible, j'ai donc opte pour le +86 1343 91 91 91 2.

mardi 18 octobre 2005

Treck de 5 jours dans les steppes

Ulaan Bator, ce n'est pas vraiment representatif de la Mongolie. Pour avoir une idee un peu plus precise, j'ai donc quitte le confort de mon auberge pour un trip de 5 jours sur les routes mongoles. Direction la Mongolie centrale, et le lac blanc. Notre expedition internationale etait composee egalement d'Anglais et d'un Australien.

Quand je dit "les routes", il faut en fait comprendre "les pistes". Une fois la ville quitee, l'asphalte disparait completement. L'aventure commence. Heureusement que notre chauffeur etait aussi mecanicien, car notre van tout terrain d'origine russe a un peu souffert (tout comme mon estomac le deuxieme jour d'ailleurs, mais une cle a molette n'y aurait pas remedie). On enjambe donc les vallees, les colinnes, quelques passages delicats, mais le van tient bon.

Les moutons et les chevaux sont en liberte de part et d'autre de la piste. Ici, pas de clotures, les troupeaux vont ou bon leur semble. De temps en temps, une ger (ou une yourte si vous preferez le nom russe), des cavaliers, mais la plupart du temps c'est l'immensite et le vide des steppes, et des paysages grandioses qui s'etalent devant nous. Un peu de patience, les photos seront bientot en ligne.

De retour a UB, j'ai la chance d'en apprendre un peu plus sur la Mongolie au cours d'un diner avec Yuji Mori. Il est le directeur d'un projet finance par la Nippon Fondation, dont le but est de reintroduire la medecine traditionnelle en Mongolie.

Celle-ci, d'origine tibetaine et a base de plantes, etait auparavant connue des moines dans les temples. Le regime communiste n'ayant pas vraiment oeuvre en leur faveur, la connaissance s'est enormement perdue, et maintenant tres peu de personnes la possedent. Quand on sait que le prix de la medecine traditionnelle est egalement dix fois moins chere que les medicaments occidentaux, et que la majorite des Mongols n'a pas assez d'argent pour en profiter, on comprend egalement l'utilite d'un tel projet. Le but est donc de reenseigner cette medecine, tout d'abord aux medecins qui sont sur le terrain dans les provinces, pour qu'ils l'expliquent au familles nomades qu'ils doivent visiter regulierement, puis en complement des etudes de medecine a l'universite.
Mais la principale caracteristique de ce projet reside dans le systeme de distribution des medicaments mis en place. Pour cela, un principe traditionnel invente au Japon il y a plus de 400 ans a ete utilise. Un kit comprenant les differents medicaments est mis tout d'abord gratuitement a disposition des familles. Le medecin revisite ensuite la famille un an plus tard, et celle-ci ne paye finalement que ce dont elle a reellement eu besoin. Comme la valeur du kit ne depasse pas les 10 dollars, la famille n'a aucun interet a revendre les medicaments (ce qui se pratique couramment dans les pays africains il parait), et tout le monde joue donc le jeu tres serieusement. L'Organisation Mondiale pour la Sante, qui a visite le projet l'ete dernier, a ete particulierement epatee de l'efficacite de la methode, et pense maintenant a l'utiliser dans d'autres pays.

mercredi 12 octobre 2005

Premieres impressions de Mongolie

Ca semble evident, pourtant ce n'est que depuis mon arrivee en Mongolie que je me sens veritablement en Asie. L'Oural, c'est pour les geographes uniquement. Pour les individus, leur culture, leur gastronomie, etc... un bon barbele est beaucoup plus efficace pour les separer.

Apres avoir quitte la Russie dans un etat proche du delabrement, il faut bien l'avouer (trottoirs generalement en mauvais etat, vieilles Ladas, immeubles aux facades decrepites et aux parties communes mal entretenues, etc) la premiere surprise a mon arrivee a Ulaan Bator a ete de me retrouver dans une ville etonnement moderne et en tres bon etat. La Mongolie est surement moins riche que la Russie, mais on dirait le contraire.
Apparemment le nomadisme paye de nos jours car les Mongols circulent en gros 4x4 ou en voitures japonaises qui feraient palir d'envie leurs voisins russes. Les Mongols sont accroches a leurs telephones portables comme nos cadres a la Defense, et la ville est propre. C'est un vrai plaisir de ne plus avoir a marcher en etant a l'affut d'une eventuelle bouche d'egout dont la plaque ou la grille aurait mysterieusement disparu.

Apparement, le plus grand danger en Mongolie n'est pas la grippe aviaire, comme certain(e)s le pensent. De toute facon ici on mange beaucoup de mouton. Non, le danger est ailleurs: ne faites jamais confiance a un mongol au volant. Il est peut etre bon cavalier, mais il ne maitrise pas les chevaux a l'interieur de son moteur. Si vous vous retrouvez un jours devant ses roues, son premier reflexe ne sera jamais d'appuyer sur le frein, mais de klaxonner energiquement, l'usage des mains etant peut etre plus proche du maniement des rennes de sa fiere monture. Si a ce moment vous ne courez pas pour fuir la horde mongole, vous finirez applati comme un blini.

Le Mongol ne craint pas le froid. Jusqu'a present le temps automnal avait ete relativement clement, mais la temperature a brusquement chute aujourd'hui, autour de 0-5 degres. La neige est pour bientot. Pourtant, les seuls qu'on voit portant gants et bonnets a Ulaan Bator sont les rares touristes qui deambulent en ville. Le Mongol quant a lui se promene tranquilement sans grelotter.
Et ce n'est qu'un debut, je pars demain matin pour un treck de 5 jours a l'ouest de la capitale, au milieu des steppes et des montagnes. Il parait que la-bas, la temperature descend en ce moment autour des -10 degres durant la nuit. J'espere qu'ils auront des couvertures en mouton.

lundi 10 octobre 2005

Train 364 pour Ulaan Bator

Il faut 36 heures de train pour rejoindre la capitale mongole depuis Irkutsk, dont environ 8 ou 9 arrete aux postes a la frontiere.

Plus nous avancions, plus le train perdait de ses wagon, pour finalement se retrouver avec un unique wagon rescape pour passer la frontiere, le plus petit train que j'ai eu l'occasion de prendre dans ma vie. Ce fut egalement la premiere occasion durant ce voyage de rencontrer d'autres voyageurs occidentaux: australien, anglais et autrichiens.

Nous sommes arrives a 12 heures mais les officiers russes n'ont commence a travailler qu'a environ 16 heures. Ne savant pas si les Russes allaient etre pointilleux ou non, essayeraient de prendre de l'argent que nous n'avions pas declare a notre arrivee dans le pays (faute de formulaire donne) mais qu'il nous fallait apparemment declarer a la sortie, chacun cacha son cash ou il le pu. J'ai finalement rempli mon formulaire en declarant genereusement 156 roubles, mes travellers cheques, 60000 dongs vietnamiens, et une fortune s'elevant a 17 dollars. Je veux bien leurs laisser tout ca si vraiment je n'ai pas le choix.

Les Russes ont effectivement inspecte meticuleusement chaque trappe du wagon et chaque recoin des compartiments, mais heureusement pas nos chaussettes, slips et diverses poches et sacoches. Ils ont pose des questions concernant l'enregistrement de mon visa, mais tout etait en regle. Le danger annonce dans tous les guides de voyage a finalement ete evite sans encombres. Notre wagon a ensuite ete escorte par deux femmes officiers, afin que personne ne puisse s'echapper, jusqu'au barbele qui delimite la frontiere, ou elle ont finalement saute du wagon en marche pour ne pas avoir a mettre un doigt de pied au pays des Mongols.

Les formalites du cote mongol se sont faites beaucoup plus simplement, et avec le sourire en plus.

Do svidania Rossia, prochaine etape Ulaan Bator.

dimanche 9 octobre 2005

Le train fantome

Il n'y a plus grand chose de veritablement organise autour du lac Baikal en cette saison. L'ete est deja loin et la majorite des touristes est repartie. Les ferrys pour rejoindre l'ile d'Okhlon, ou longer la rive du lac vers le nord ne sont plus en operation. Il reste cependant une attraction, disponible uniquement le week-end: le train "krugabaikalskiy express". Celui-ci n'a d'express que le nom, et il longe le lac sur environ une centaine de kilometres, entre Slyudyanda et Port Baikal, partant d'Irkutsk le samedi, et faisant le chemin inverse le dimanche.

Cette section de ce qui fut la route du trans siberien jusque dans les annees 50, lors de la construction d'un barage sur la riviere Angara et donc la submersion d'une partie des voies, est connue pour etre tres spectaculaire. Les falaises qui bordent le lac de toute part ont necessite la construction de pont et de tunnels quasiment a tous les kilometres sur cette portion. Le train est au plus pres du lac, offrant des vues splendides.

Mon train pour la Mongolie ne partant que dimanche, je me suis donc decide a faire une petite viree sur le krugabaikalskiy express. Mais en Russie, les choses ne sont jamais aussi simples que vous l'imaginez.

Quel est le meilleur endroit pour acheter un billet de train? Une gare bien sur, je me suis donc rendu a la gare de passagers d'Irkutsk deux jours avant le depart, la meme ou j'avais debarque quelques jours plus tot en provenance de Krasnoyarsk. Ayant prevu que personne ne parlerait anglais, je m'etais donc muni d'un petit bout de papier sur lequel etait ecrit en russe "krugabaikalskiy express" et le jour souhaite. On n'est jamais trop prevoyant en Russie, on l'apprend vite a ses depends. Cette fois-ci au moins j'etais pare a affronter les difficultes de comprehension des employes des chemins de fer.

Apres avoir fait la queue une dizaine de minutes au guichet, je montre avec un grand sourire mon petit papier. "Odin billet" pour le krugabaikalskiy express s'il vous plait. Que neni, on me fait comprendre que je suis au mauvais guichet, et que ce genre de billet ne se vend qu'au deuxieme etage de la gare, au guichet pour les touristes et les trains internationaux. Je refais donc la queue dix minutes, et montre mon bout de papier. Dubitative, l'employee se gratte la tete, et m'annonce apres avoir longuement reflechi que ce billet n'est pas en vente ici, mais qu'il faut que je redescende au rez-de-chaussee, au guichet des elektrichkas, les trains regionaux. Ca commence a ressembler a un jeu de piste, mais je n'ai pas le choix, je redescends donc et refais la queue. La seule reponse que je recois d'abord est un "niet" franc et sans appel. En insistant un peu, on me dit que je suis au mauvais endroit et qu'il faut que je retourne au premier guichet que j'avais visite auparavant. Je commencais doucement a halluciner. Pincez-moi, je reve. Non, je suis simplement en Russie.

Je retente donc ma chance au premier endroit, mais a un guichet different, on ne sait jamais. Comme tout n'est ecrit qu'en russe, il y a quelque chose qui a du m'echapper la premiere fois. Je refais la queue, je remontre mon petit bout de papier, mais sans le sourire cette fois-ci, et la, c'est le pompon, on me dit qu'il faut que je retourne d'ou je viens, au guichet des elektrichkas. J'etais a present a deux doigts d'etrangler le premier russe qui me tomberait entre les mains, mais entre finir au poste puis au goulag, et refaire simplement la queue une fois de plus, j'ai vite fait mon choix. Heureusement que la gare d'Irkutsk ne compte pas un millier de guichets, sinon j'aurais sans doute du les tous les passer en revue avant d'obtenir ce que je veux.

Aux elektrichkas, c'est rebelotte: la queue et la petit bout de papier, mais chez une employee differente de la fois precedente. Cette fois-ci, l'employee le prend, l'examine, et surprise, elle se leve et va demander quelque chose a unede ses collegues. Je me dis que c'est peut etre bon signe, c'est la premiere fois que j'ai droit a ce scenario. Finalement, elle reviens pour m'annoncer triomphante qu'il est impossible d'acheter ce billet pour ce train dans cette gare! Il faut que je me rende a la gare d'Irkutsk-2. Heureusement, il y a un train en partance pour Irkutsk-2 dans moins de 15 minutes. Mais la, la coupe est vraiment pleine, et je ne me revoyais pas refaire le parcours du combattant pour qu'on m'annonce finalement qu'il faut retourner a Irkutsk-1. Je me suis donc rendu dans une agence de voyages dans le centre de la ville, ou j'ai pu acheter mon billet le plus simplement du monde, du premier coup. C'etait presque incroyable tellement c'etait facile.

Pour etre bien sur d'avoir toutes les informations cette fois-ci, j'ai du poser une miriade de questions a l'agence: a quelle heure part le train, de quelle gare, de quel quai, est-ce qu'il y a un guide qui parle un peu anglais comme accompagnement, combien de temps dure le trajet, est-ce qu'il faut prevoir de la nourriture ou est-ce qu'il y a un wagon restaurant, etc. Je crois que j'ai du a moi seul poser plus de question ce jour la que tous leurs autres clients reunis. Bref, il fallait etre un peu en avance a la gare de passagers ce samedi pour monter dans ce train, dont l'heure de depart est exactement 8:05 du matin.

J'arrive donc une demi heure en avance ce jour la, et recherche mon train numero 838 pour Port Baikal sur le panneau d'affichage. Premiere surprise, il n'y figure pas. Comme c'est un train touristique, c'est peut-etre normal (meme si la normalite n'a pas vraiment de sens en Russie). Je recherche donc quelqu'un pour me renseigner, et monte au premier etage. La, une employee apparement mal reveille, et aimable comme a du l'etre la mere de Staline, m'apprend que mon train est en fait deja parti depuis 6:50! Tous ces efforts pour rien, je commencais a bouillir interieurement. Apparemment, ce foutu train, il faut vraiment le meriter. Heureusement que finalement j'ai quand meme reussi a me faire rembourser.

vendredi 7 octobre 2005

Irkutsk et le lac Baikal

Bientot en ligne

jeudi 6 octobre 2005

Quelques photos de Russie

Tomsk, Siberie
Place Rouge, Moscou
Foret pres de Tomsk, Siberie
Listvianka, lac Baikal

Petrodvorets, pres de Saint Petersbourg
St Petersbourg

Le Palais d'Hiver, St Petersbourg


dimanche 2 octobre 2005

Krasnoyarsk

Krasnoyarsk est situe sur les rives du fleuve Yenisei. Ce fleuve immense qui s'ecoule jusqu'a l'arctique a ici une largeur d'environ 1km. Contrairement aux autres villes de Siberie que j'ai visite jusqu'a present, celle-ci n'est pas dans une plaine sans fin, mais entouree de petites collines, et proches de magnifiques gorges. J'en ai donc profite pour aller faire un peu de randonnee. Dans le parc de Stolby, j'ai eu le plaisir de rencontrer un groupe d'une douzaine d'ecoliers de la regions d'Abakan, qui randonnaient deja depuis trois jours. Je me suis joint a leur groupe et nous avons passes trois heures a essayer de communiquer du mieux que nous pouvions. Certains avaient deja appris quelques rudiments d'anglais a l'ecole, et etaient ravis de pouvoir les utiliser.

Krasnoyarsk a aussi ete la ville ou j'ai loge a l'hotel pour la seule et unique fois de tout mon sejour en Russie. Une experience en soi, mais le confort est bien meilleur chez l'habitant. L'hotel, pourtant admirablement situe en bordure du fleuve, avec vue au loin sur les monts de Stolby, n'a surement pas du subir de modification depuis sa construction. La chambre etait vetuste, la peinture ecaillee, la plomberie datait apparement des annees soixante dix, tout comme le poste de television en noir et blanc. Le matelas avait surement du accomoder toute une equipe de sumo depuis son entree en service tellement il etait creuse. La douche qand a elle se situait sur le palier, mais il fallait d'abord trouver la femme responsable de la cle, qui devait errer de chambre en chambre ou d'etage en etage... Forcement, je n'ai pas choisi le cinq etoiles de la villes, mais vu le prix, l'hotel aurait du etre correct (peut etre l'etait-il pour la Russie). En tout cas, c'est decide, a Irkustk je retourne chez l'habitant.

samedi 1 octobre 2005

Tomsk

Le Lonely Planet annoncait une ville tres interessante, et il ne s'est pas trompe. J'avais initialement prevu de passer une journee ou une journee et demi ici, je suis en fait reste trois jours complets. Il y a des endroits ou on se sent a l'aise, presque comme a la maison, et ou on pourrait tres bien interrompre son voyage plus longtemps. Tomsk fait partie de ces lieux privilegies.

Au depart, d'apres la description de la ville que j'avais lue, je m'imaginais un gros village ou une petite ville, avec ses maisons en bois au bord de la riviere. En fait, Tomsk compte environ 400000 habitants, la riviere en question est au moins dix fois plus large que la Seine, et s'il y a bien quantite de maisons en bois au centre de la ville, le reste est bati en beaucoup plus solide. Le loup de Siberie est deja passe par la, et maintenant ses descendants auront beau souffler, souffler, les grands immeubles d'habitation resteront debout.

Dans le train, un de mes voisins m'avait fait comprendre que les plus belles filles de Russie se trouvaient en Siberie. Je ne sais plus trop comment on avait aborde ce sujet, mais je me souviens parfaitement que quand je lui en avait demande la raison, il avait simplement hausse les epaules. J'avais alors pris ses dires pour des elucubrations de vieux lubrique, mais il faut bien avouer qu'il avait raison. En fait, la raison est tres simple: Tomsk est une ville tres universitaire, et une bonne partie de la population est formee d'etudiants, ou plus precisement d'etudiantes. Je ne sais pas exactement combien la ville compte d'universites ou de facultes, mais je peux vous dire avec precision, car je tiens ce chiffre de source sure, que le nombre de bars frequentes par les etudiants est 248. Si je n'avais pas un visa limite a 30 jours en Russie, j'aurais surement pris plaisir a les visiter tous.

Les charmantes petites maisons en bois, et les merveilles qui deambulent dans les rues qui les separent ne suffisent toutefois pas a expliquer mon attrait pour ce lieux. J'ai egalement eu la chance de rencontrer a Tomsk des gens formidables: Albert, chez qui j'ai sejourne et qui est passionne de photographie, et Yana, une de ses amies qui enseigne a l'universite de Tomsk et qui s'apprete a partir pour deux ans de recherche a l'universite d'Albany, New York.
Yana m'a fait decouvrir le jardin botanique de son universite (jusqu'au moment ou il a fallu courrir dans les serres pour ne pas se faire voir par la directrice). Elle a egalement profite de ma presence pour me presenter a la chaire de francais de la faculte de langues etrangeres, et j'ai ainsi pu rencontrer des etudiants qui apprenent notre belle langue. Les professeurs ont ainsi litteralement rempli mon emploi du temps, pour mon plus grand bonheur: discution avec un professeur et des etudiantes dans une classe de francais, invitation a une ceremonie de mariage a la mairie, puis enchainement par une visite guidee de Tomsk par des etudiants. La journee a fini par un des meilleurs repas que j'ai mange en Russie jusqu'ici, au cafe Biblioteka, juste en face de l'ecole de medecine. Zakouskis, blinis, salades, et poisson se sont succedes, jusqu'au moment de l'addition, traditionnellement remise dans "le Capital" de Karl Marx.
Grace a Albert, j'ai entre autre eu droit a une excursion inoubliable autour de Tomsk. La visite guidee par Andrei, un de ses amis chercheur au departement de botanique, nous a emmene dans les forets de bouleaux et de pins, le long de la riviere, et jusque tout pres de Seversk, Tomsk-7, ville secrete (enfin plus pour grand monde) et interdite d'acces car sa raison d'etre est son centre de recherche atomique. Je ne sais pas s'il y a un lien avec l'atome, en tout cas je n'ai jamais vu de forets plus fournies en champignons que celles autour de Tomsk. Pour couronner le tout, le temps fut absolument splendide pendant notre promenade: si les americains ont l'ete indien, les russes quant a eux ont ce qu'ils appellent "babileta", l'ete des femmes. Et Tomsk durant babileta, c'est un veritable enchantement.