Philou blog-trotter

mardi 27 septembre 2005

Train 064 pour Taiga puis 7014 pour Tomsk

Il faut environ 29 heures de train pour relier Yekaterinbourg a Tomsk, avec une halte de 3 heures dans la ville au nom enchanteur de "Taiga". Forcement, ici les villes ont peu de chance de s'appeler Sanary-sur-Mer ou Bourg-en-Oisans.

Un passage par un supermarche est imperatif avant de me diriger vers la gare. Je remplis mon baluchon pour essayer de pouvoir concurrencer les russes dans le train au niveau culinaire: du the, du fromage, des fruits, du pain, des yaourts,du poisson, de quoi boire pendant une journee (j'en vois deja qui font de gros yeux, que de l'eau gazeuse, rassurez-vous), du chocolat au lait et des gateaux pour le petit dejeuner, etc. C'est peine perdue, mes voisins en ont encore pour tout le wagon! L'un d'eux est a bord depuis Minsk et va jusqu'a Irkutsk, mes 29 petites heures font donc pale figure a cote. Etant originaire du Turkmenistan, il en profite pour me vanter les qualites du plof (riz pilaf avec de la viande) et du shashlik (brochettes de viande qu'on trouve un peu partout en Russie, vendue dans des petit kiosks dans la rue). Il va falloir que je goute a tout ca pour completer ma cultutre gastronomique.

Chaque wagon d'un train russe dispose d'une provodnitsa (c'est generalement une femme) qui serait un peu l'equivalent du steward dans les avions. Certaines ont un sens du service tres developpe, d'autres tiennent plutot de la blonde dominatrice en uniforme, a la mode stalinienne. Avec elles ont est sur que l'ordre va regner, et gare a celui qui voudrait descendre sur le quai un peu plus longtemps que prevu lors des arrets.
Leur role commence par verifier votre billet de train avant de monter dans le wagon, puis une fois la gare quittee de passer dans les rangs pour proposer le paquetage de nuit comprenant des draps et une serviette. Pour environ 1 euro on dispose ainsi d'un bon lit, avec un oreiller de qualite (en vrai duvet, s'il vous plait). Il ne reste plus qu'a derouler le matelas lorsqu'on veut se coucher, et se servir en couvertures si on est frileux (mais la temperature est tele dans le train que ceci est generalement superflux).
Pendant toute la duree du voyage, la provodnitsa vend egalement des boissons et des petites choses a grignoter, du the, du cafe, met a disposition des tasses pour pouvoir se servir du samovar (les russes voyagent pour la plupart avec leur propre tasse ou mug, quand ce n'est pas avec leur biere). Certaines tasses vantent encore les jeux olympiques de Moscou ou les gloires de la conquete spaciale, faucille et marteau inclus.
La provodnitsa s'occupe aussi bien entendu du chauffage. Meme si la ligne du trans siberien est electrifiee de Moscou a Vladivostok, le chauffage dans les wagons se fait toujours au charbon de bois. Ce qui sert aux voyageurs de samovar pour chauffer l'eau de leur the est en fait une chaudiere a charbon utilisee principalement pour maintenir leur wagon a une temperature quasi tropicale. Pour ceux qui seraient interesses, je tiens a leur disposition une photo du schema hydraulique complet de l'installation (derobe par mes services lors d'un moment d'inatention du KGB), complet de toutes ses valves et robinets.

Les trajets en Russie sont longs, tres longs. Aussi, pour agrementer le voyage, le train est equipe d'une cabine radio. Vu le materiel dont dispose le responsable, il peut a mon avis sans difficulte appeler Moscou en cas de probleme, voire meme la station Mir pour d'eventuels secours. En situation normale, il l'utilise plutot pour difuser de la musique dans tout le train. Chaque compartiment a ensuite un bouton pour allumer ou eteindre son haut parleur. Le programme est tres varie: cela va des radios locales captees lorsqu'on ne se trouve pas au milieu de la taiga, aux cassettes de musique russe, en passant par Joe Dassin (tres connu en Russie!) et les Bee Gees.

Le paysage quant a lui defile imperturbablement, quasiment identique sur les miliers de kilometres. Les petites collines succedent aux etendues plates. La foret n'est jamais tres loin, tantot des pins et un peu plus loin des bouleaux ayant pris leur couleur doree automnale. Le plus souvent, le train s'enfonce dans une epaisse taiga, dont on a l'impression que personne n'a du fouler le sol a plus de 100m des rails. Parfois, un village ou une petite ville etale ses maisons en bois de part et d'autre de notre route.

Pendant ce temps, a l'interieur du train, on dort, on mange, on joue aux cartes, on discute avec ces voisins. On prend son temps, on en a de toute facon beaucoup.

Yekaterinburg

Sur les billets de train, la ville s'appelle toujours Sverdlovsk, son vieux nom sovietique, en l'honneur de Yakov Sverdlov. Ce dernier etait un leader bolchevique tres proche de Lenine, et c'est lui qui aurait organise le meurtre de la famille imperiale en juillet 1918. Actuellement, une simple croix et une petite chapelle en bois marquent l'endroit ou les Romanov ont ete tues, tien de bien extraordinaire donc.

Jusqu'en 1990, la ville etait interdite aux etrangers (a cause de la presence d'indistries militaires), mais ce n'est pas bien grave sur le plan touristique. Yekaterinburg est une ville agreable a parcourir a pied, surtout apres 21 heures de train, mais l'interet est somme toute assez limite en comparaison de ce que j'ai vu jusqu'a present. Je ne reste donc qu'une journee ici, et me dirige ensuite vers beaucoup plus prometteur: Tomsk

dimanche 25 septembre 2005

Train 114 pour Yekaterinbourg

Finalement, il restait de la place en kupe (compartiment couchettes) dans le premier train en partance. Heureusement, je me voyais deja passer ma journeea patienter a la gare entre les trains pleins.

Je partage mon compartiment avec Vladimir, Vladimir et Igor. Vladimir a l'air d'un businessman avec sa malette de portable, mais son pentium 4 ressemble plus a des saucissons, fromages, poulet, etc. Une fois de plus, je tombe dans le meilleur compartiment restaurant du train, et les 22 heures de trajet dans la taiga ressemblent a un pique nique permanent.

vendredi 23 septembre 2005

Vladimir et Suzdal

Vladimir fait partie d'une ceinture d'anciennes villes historiques entourant Moscou. Vladimir a meme et en son temps la capitale de la Russie, au 12ieme siecle. Il reste peu de traces de ce glorieux passe, mais la principale raison de mon arret iciest de pouvoir me rendre ensuite facilement a Suzdal, a 35km de la.

Suzdal n'est plus qu'un petit village de 12000 habitants, mais il a conserve un nombre impressionnant de monasteres, couvents, eglises, sans parler des vieilles izbas en bois decorees et peintes de couleurs vives. Le temps semble s'etre arrete ici. Je passe donc toute la journee dans ce lieu enchanteur, a des annees de Moscou.

De retour a Vladimir, j'essaye d'acheter un billet pour ma prochaine etape, Yekaterinbourg, mais il semble que le systeme informatique de la compagnie des chemins de fer russe a encore quelques progres a faire. On peut normalemant acheter son billet en avance, mais pour ces trains il faut attendre qu'il parte de Moscou pour savoir s'il y a encore de la place disponible. La seule solution consiste donc a attendre le lendemain, et se presenter en gare 3h avant l'arrivee du train, en esperant qu'il ne soit pas plein. Quelle difference cela fait entre acheter son billet 3 semaines en avance, ce qui est possible, et la veille? C'est un des mysteres dont la Russie a le secret, il ne faut donc pas se poser trop de questions, et apprendre a patienter et ne pas obtenir du premier coup ce qu'on desire.

jeudi 22 septembre 2005

Moscou

Sasha Levina, que j'avais contacte depuis la France, a fait des miracles, et m'a trouve un splendide hebergement chez deux de ses amies: Natasha et Axana. Toutes deux sont jumelles, interpretes, et travaillent dans la meme compagnie americaine qui s'occupe d'adoptions. On ne peut donc imaginer plus jumelles qu'elles.

En discutant avec elles, j'ai la confirmation que bon nombre de Russes sont nostalgiques de l'epoque sovietique, et pas seulement les vieux veterans. Natasha et Axana en font plus ou moins partie, bien que travaillant pour une compagnie etrangere, et disposant donc, si j'en juge par leur appartement, d'un niveau de vie tres confortable. Est-ce une simple nostalgie des annees d'enfance ou bel et bien dans leur cas un reflet des difficultes actuelles de la Russie, je ne saurais le dire. Toujours est-il que Moscou a beaucoup change ces dix dernieres annees. Je ne m'attendais pas a trouver une ville si occidentale en Russie. L'ex capitale du communisme a evolue pour devenir une veritable disciple du capitalisme. Bien plus que Saitn Petersbourg, on sent a Moscou une ville en perpetuel mouvement, ou les nouveaux riches ont trouve un terrain pour s'epanouir. Les flots de Mercedes et autres grosses berlines allemandes cotoient maintenant les vieilles Ladas et les Volgas, mais les voitures de gamme moyennes sont quasi inexistantes. Le business est la: Bouygues y fait pousser son beton, Yves Roches et l'Occitane en Provence proposent leurs cosmetiques, et les autres firmes occidentales ne sont pas en reste. D'immenses panneaux publicitaires font face a la Douma, en attendant la construction d'un nouveau centre commercial, a deux pas du mausolee de Lenine. A cote de ca, des baboushkas sont obligees de vendre des fruits dans la rue pour arrondir leur maigre retraite, le systeme de sante n'est plus totalement gratuitcomme avant si vous voulez les meilleurs soins, le niveau du systeme educatif baisse egalement faute de pouvoir payer correctement ses professeurs (le salaire d'un enseignant chercheur en biologie dans une universite s'eleve par exemple a moins de 200 dollars par mois). Meme le metro de Moscou, parait-il, n'est plus aussi frequent qu'auparavant: un train toutes les 1 min 30, contre 1 min avant. C'est tout de meme beaucoup mieux qu'a Paris, et les rames arrivent toujours avec une ponctualite qui ferait palir les suisses, alors "astarojna, devri zakrouvaioutsia". Auparavant donc, tous etaient egaux, mais pauvres et pas forcement libres (les autres se cachaient ou etaient caches), maintenant l'ecart est beaucoup plus criant.

Au niveau touristique, Moscou n'a pas autant a offrir que Saint Petersbourg,mais le Kremlin et la galerie Tetryakov, entres autres, sont remplis de veritables joyaux. Entre le trone en ivoire d'Ivan le Terrible, celui aux 800 diamants du tsar Alexey Mikhailovich (le pere de Pierre le Grand), et les celebres oeufs de Faberge, on ne cesse de s'emerveiller. Si Napoleon a bien offert au tsar Alexandre un superbe service complet en faillence, je n'ai pas l'impression que les 800 de ses canons aient ete donnes avec autant de generosite.

Apres avoir fait mes adieux a mes hotes en organisant le dernier soir un diner "a la francaise", il est temps de me diriger vers la Siberie, mais avec une premiere halte a 3 heures de Moscou.

dimanche 18 septembre 2005

Train 143 pour Moscou

Premiere difficulte: acheter un billet de train lorsqu’on ne parle pas un mot de russe. Les guichetieres ne font absolument aucun effort pour essayer de vous comprendre si vous ne parlez pas leur langue, et en on meme l’air excede. Les soupirs se succedent, et l’une d’elle, visiblement tres motive a me server, est meme parti faire une pause de 10 minutespendant que j’essayais peniblement de lui expliquer ce que je voulais. Le manege a repris après sa pause cigarette, toujours aussi lasse de me voir devant son guichet. Heureusement qu’un etudiant a finalement pu m’aider.

Mon premier trajet dans un train russe s’est fait en platskartny, sorte de 3ieme classe dans un wagon amenage en couchettes pour une cinquantaine de personnes. D’un cote quatres couchettes comme dans un compartiment francais, mais sans cloison pour les separer du couloir, et de l’autre deux couchettes disposes le long de la fenetre, le tout pour environ 390 roubles et un trajet de 8 heures.

Dans le train les Russes se sentent comme a la maison. On se met a l’aise, certains enfilent leur pyjama alors que la nuit est encore tres loin (le train doit arriver a Moscou a 22h…), chacun a emporte de quoi nourrir un regiment (sauf moi bien entendu), et tout le monde partage avec ses voisins. Un samovar est a disposition a l’extremite de chaque wagon. L’ambiance est tres sympatique et le voyage se passe donc agreablement, entre une profusion de nourriture, et la foret qui defile inlassablement jusqu’aux premiers faubourgs de Moscou, et finalement jusqu’a la gare de Kurskaya. De la, je me rends jusqu’a la startion de metro Dubrovka, ou j’ai rendez-vous avec Natasha.

Saint Petersbourg

Tout d'abord, pardon pour cette interruption momentanee de l'image et du texte. Pour les images en tout cas, il semble que cela va se produire encore un petit moment, jusqu'a ce que je trouve un endroit qui soit a la fois connecte au net et qui en plus dispose d'une prise USB accessible.

Ces quelques jours passes a Saint Petersbourg ont ete tres remplis. La ville regorge de musees et de palais a visiter. Comme tout bon touriste qui se respecte, je suis donc alle a l'Hermitage, a Petrodvorets (le palais construit par Pierre le Grand sur les rives de la Baltique), etc. Je vous fais grace de la description de tous ces lieux, vous les trouverez facilement sur n'importe quel site internet relatif a Saint Petersbourg. Mes fideles lecteurs seront surement plus interesses par les gens que j'ai pu rencontrer lors de mon sejour ici.

Apres une premiere nuit passe a l'auberge de jeunesse entre un allemand ronfleur et un russe a moitie endormi suite a une nuit trop festive, je suis alle m'installe chez l'habitant. Darya, rencontree sur le site Hospitality Club, a eu la gentillesse de m'heberger pendant une petite semaine. Nous sommes restes dans l'appartement de ses parents, le sien ayant deja ete prete a "DJ Bone", un hollandais venu en Russie pour un festival de musique. Situe a quelques stations de metro de Nevsky Prospekt, la grande artere du centre de St Pet, l'appartement est simple mais confortable. J'y rencontre egalement Adam Zalavsky, avec lequel j'aurais plus tard l'occasion de reviser un peu mon ivrit. Adam revient tout juste de Moscou, avant de repartir pour la Lithuanie puis l'extreme nord de la Finlande.

Contrairement a mon precedent quartier, celui-ci est moins imposant, les immeubles d'habitation comportent environ 6 etages, et entourent generalement un espace vert amenage pour les enfants (j'apprendrai plus tard que ceci est une obligation pour tout architecte voulant construire en Russie. Le comunisme a son heure de gloire a pense a ses futures recrues). Les batiments sont gris et un peu tristes, les balancoires ont l'air de dater des annees 70, et les vieilles Ladas garres devant les entrees et la mode de la veste en cuir noire donnent a l'ensemble une atmosphere de vieux film d'espionnage.

L'accueil chez Darya a ete par contre tres chaleureux. J'arrive a l'heure du petit dejeune (11h...), et me voit offrir the, fromage blanc, harengs... On me propose meme un double des cles pour pouvoir aller et venir a ma guise.

J'ai aussi eu l'occasion d'etre invite un soir chez Serguey, un ami de Darya que j'avais heberge a Paris. Serguey vit avec sa mere dans un appartement communautaire. Ce type de logements avaient ete construits sous Staline afin de pouvoir reloger les gens apres la guerre, le pays ayant ete devaste par les allemands. Ils partagent donc cet appartement avec une autre famille et une vieille dame. Chaque famille dispose d'une pice, le reste est en commun.
Actuellement, ce genre d'habitation n'a plus vraiment la faveur des Russes, qui peuvent maintenant avoir l'opportunite de racheter le logement en entier au fur et a mesure du depart des autres occupants. Le prix demande est bien en dessous de la valeur du marche, afin que cette mesure puisse etre accessible au plus grand nombre.
La mere de Serguey se revele etre une excellente cuisiniere. Au menu ce soir: borsch (vraiment le meilleur que j'ai mange en Russie pour l'instant), puis des pilmeny (sorte de raviolis a la viande) accompagnes de creme fraiche et d'une sauce a la tomate. Un regal avant d'aller rrejoindre Darya dans un bar en ville.

Je serais bien reste plus longtemps en si bonne compagnie mais il me reste environ 6000km a parcourir en un peu plus de trois semaines, alors direction Moscou.

mercredi 14 septembre 2005

МЕГАФОН

Pour ceux qui auraient le temps long, je suis maintenant joignable sur mon nouveau numero de golio russe: +7 921 658 85 35

Attention quand meme a l'heure locale du Philou, indiquee dans la colonne de droite sur cette page, et ne laissez pas de message parce que je ne sais pas comment les consulter. La notice etait bien evidement en russe, et j'ai encore de legeres lacunes dans la langue de Maiakovsky.

Do svidania

mardi 13 septembre 2005

Bons baisers de Russie

La premiere surprise en arrivant a Saint Petersbourg fut d'arriver dans une autre gare que celle prevue: Ladoga vokzal au lieu de Finlyandsky (ce qui aurait ete plus logique en venant de Helsinki). Apres avoir donc laisse mes yeux errer sur le plan du metro pendant 5 bonnes minutes pour retrouver ou j'etais, je me suis donc dirige vers l'auberge de jeunesse que j'avais reserve et qui m'avait permis d'obtenir mon "invitation" pour la Russie.

Si dans la gare se trouvaient encore quelques panneaux ecrits en anglais, il est par contre inutile d'esperer ce genre de confort a l'exterieur. Aussi bien dans le metro qu'en dehors, tout sera maintenant uniquement en cyrillique. J'ai l'impression d'etre illetre. Je revise donc mon alphabet grec (merci les mathematiques a l'ecole!) et apprend les lettres qui me manquent au fur et a mesure. Au bout de deux jours, j'arrive peniblement a dechiffrer, mais de la a comprendre autre chose que "restoran" et "zheton" il y a un pas a franchir. Au moins ma mere peut etre rassuree, je ne vais pas mourir de faim.

L'auberge se situe en peripheriem a environ 15 min en metro du centre historique, dans un quartier a l'architecture imposante, pour ne pas dire stalinienne. Bienvenue en Russie.
L'immense avenue rectiligne est entouree de part et d'autres de barres d'immeubles de 30m de haut. Le style, car il y en a quand meme, va du neo classique, avec fausses colonnes et chapiteaux, a l'art deco, bas reliefs incrustes inclus. Le tout forme une perspective monumentale, parcourue par de vieux tramways tout droit issus des annees 60. La planification dans toute sa grandeur, mais pas mal reussi dans son style.

Etant plus attire par le baroque de Pierre le Grand que par l'architecture sovietique, je pose rapidement mon paquetage a l'auberge, donne mon visa a enregistrer, et pars a le decouverte du centre de Saint Petersbourg. Le temps est splendide aujourd'hui, autant en profiter pour faire quelques photos avant le coucher du soleil, et l'arrivee des nuages prevue demain.

dimanche 11 septembre 2005

Helsinki, Helsinfors

Le reveil fut finalement facile a 4h du matin pour aller prendre le train a Bale. La nuit fut courte, le sommeil dificile a trouver, mais j'ai eu tout le temps de le prolonger dans l'ICE (TGV allemand jusqu'a Cologne), puis dans l'avion qui m'a emmene jusqu'a Helsinki.

Apres quelques larmes sur le quai de la gare, et moultes promesses a ma mere de faire attention a ne pas me faire decouper en rondelles par les cosaques, le voyage a donc reellement commence. Apres 499 km exactement en ICE, 4 controles de mon billet, 20 km en S-bahn, et 1h55 de vol (je m'arreterai la pour les comptes, promis), j'ai donc atteint la capitale de la Finlande. Le survol final a ete magnifique. Helsinki est entoure d'un archipel d'iles de toutes tailles, recouvertes de forets. La journee etant estivale (c'est a dire tres ensoleilee, car il ne faisait quand meme que 14 degres en arrivant), une multitude de voiliers etaient de sortie. L'Estonie etait visible au loin, de l'autre cote de la baie.

Comme prevu, Heidi est venue me chercher a l'aeroport avec sa colocataire. Maria se trainait avec des bequilles, et j'ai d'abord pense a un accident a l'entrainement avec son equipe de patin a glace, mais finalement il n'en etait rien. Il n'y avait tout simplement plus de place sur le parking de l'aeroport, alors elles s'etaient garees sur une place pour handicapes. Il a seulement fallu mimer pour ne pas risquer de se prendre une prune. Plein de ressources ces finlandais, non? (il faut quand meme avoir des bequilles dans le coffre, pensez-y!)

Helsinki est une ville tres agreable a vivre visiblement. Tres verte, on se croirait au milieu de la foret, et la mer est partout. Les gens se deplacent beaucoup en velo. Peut etre est-ce egalement par soucis de securite, il faut dire qu'apparement les finlandais boivent beaucoup. Je suis arrive juste a temps pour voir debuter la saturday night fever (pas la mienne en tout cas, parce qu'apres un reveil a 4h du matin, je tombe de sommeil). Le petite balade dans Helsinki ce premier jour est tres instructive concernant les moeurs locales durant le WE: les parcs sont plein d'adolescents une bouteille a la main. Ceux dans le bus a l'aller, malgre leur petit air angelique, boivent du cidre a foison et ont une conversation que Heidi refuse de ma traduire (''too rude!''). Heureusement pour moi, je ne comprends pas un seul mot de finnois. Rien qui ressemble de pres ou de loin a une langue que j'aurais croise auparavant. Pour vous donner un exemple, le nom de la rue ou je vais habiter ces deux jours est ''hatuntekijakunja''. Seconde langue officielle du pays (le pays appartenait autrefois au royaume de Suede, et c'est toujours la langue maternelle d'une petite partie de la population), le suedois pose un peu moins de problemes, et on y retrouve des racines germaniques.

Ce premis choc passe, le sejour en Finlande a ete tres agreable. Il n'y a pas grand chose a voir a Helsinki en dehors du centre (place de la cathedrale et du Senat, marche sur le port, admirer les facades art deco et l'architecture d'Alvo Aalto), et l'endroit est donc tout indique pour se remettre de ces dernieres semaines. Le site sur lequel s'etend la ville est par contre admirable, entre mer et foret.

Heidi, dont le prenom vient bien finalement du feuilleton TV de notre enfance, et Maria ont ete des hotes fantastiques. J'ai eu l'occasion de rencontrer quelques uns de leurs amis, dont une qui demegageait justement le dimanche a Turku. J'ai donc eu droit a une petite balade dans cette ancienne capitale de la Finlande, situee a deux heures de route de Helsinki. Les veilles petites maisons en bois de cette ville universitaire alternent avec les constructions plus massives, faites pour resister aux rigueurs de l'hiver. Beaucoup plus calme, plus petite et nettement moins animee, les gens de la capitale appelle Turku le cul de la Finlande. Pour ma part, ceux que j'y ai croises dans la rue n'ont en tout cas rien a envier a la capitale.

Prochaine etape, Saint Petersbourg mardi 13.

jeudi 8 septembre 2005

Home sweet home

La semaine chez mes parents est passée très vite, trop vite. Je n'ai pas vu le temps s'écouler tellement j'ai été occupé.

En arrivant le samedi soir, j'ai tout d'abord pu découvrir leur nouvel appartement. Ma mère prendra évidement du plaisir à habiter au Rebberg, loin du centre-ville de Mulhouse, mon père quant à lui ne verra sûrement pas que des avantages à être au boulot 24/24 et 7/7. Le logement de fonction du lycée professionnel du Rebberg sent en tout cas le neuf. D'ailleurs, les cartons n'ont pas encore été déballés. A ce propos, je n'avais pas vraiment compris l'étendue du traumatisme qui avait saisi ma mère avec ses centaines de cartons à défaire, mais là je conçois tout d'un coup l'ampleur du problème. C'est bien simple, il y en a absolument partout. Ma chambre s'apparente plus à un entrepos de la Sernam, le couloir et le bureau à des containers remplis à ras bord, la cuisine aurait été mieux rangée par Gaston Lagaffe...

Dès le lendemain débute donc le grand chantier: déballage, rangement, montage d'armoires... Et les jours se succèdent ainsi entre les derniers préparatifs, pas vraiment facilités par l'absence d'internet à la maison, et le grand nettoyage d'automne. Je redécouvre ainsi les joies de l'internet par téléphone, un avant goût des débits qui m'attendent sans doute dans le désert de Gobi.

J'avais également prévu de me reposer un peu pendant ces quelques jours, mais finalement je n'ai eu droit à une petite sieste qu'à partir de jeudi. Ce n'est pas grâve, je ne reposerai à partir d'Helsinki, prochaine et véritable première étape du voyage samedi. Grâce à la magie du site d'Hospitality Club, je vais normalement être hébergé chez Heidi! (à priori pas celle de la série TV de notre enfance, qui gardait les chèvres dans les Alpes suisse avec Peter et son grand père, à moins que l'éxode rural ne soit passé par là...)

samedi 3 septembre 2005

Le grand départ, enfin presque

Dernière ligne droite à Paris ce samedi. C'est un peu la course pour chercher la voiture, faire un jeu de clés en dernière minute, et nettoyer l'appartement avant la venue de David à 13h30 pour tout charger, et la venue des locataires à 14h. Finalement, tout est prêt in extremis lorsqu'on apperçoit depuis le balcon Helena et Peter avec deux grosses valises à roulettes, et des énormes sacs.

Ils nous dévoilent des statues en bronze qui feraient pâlir d'envie Camille Claudel, si toutefois son âme hante toujours le boulevard du Port Royal. Elle habitait en effet à environ 300m de chez moi, avec son frère Paul. Une adresse d'artistes donc, ce qui devrait convenir très bien à Peter, qui a lui même fondu les bronzes en question, et dont le frère est aussi peintre apparemment. Mon appartement risque donc de se tranformer rapidement en galerie d'art (ce que je préfèrerais d'ailleurs à un atelier de fonderie!)

Entre temps, Catherine est venue nous rejoindre, et après plus de quatres heures entre inventaire et état des lieux (c'est IMMENSE chez Philou, vous ne saviez pas?), il est temps de quitter l'endroit où j'ai vécu depuis 5 ans. C'est très étrange de savoir que des gens vont habiter chez moi, et de penser que je ne vais pas remonter ces escaliers pendant 9 mois, mais le plus émouvant est de dire au revoir à Catherine et David avant de prendre la route.

Voici enfin venu le moment du grand départ de Paris. Direction l'est, vers Saint Pétersbourg et la Sibérie, mais avec un arrêt d'une semaine en Alsace. Le tout bien sûr après un bouchon d'une heure entre place d'Italie et porte d'Italie, afin de profiter des joies de la capitale un peu plus longtemps.

vendredi 2 septembre 2005

Les adieux au boulot


Vendredi était donc mon dernier jour de travail à la BNP. Ma mission devait de toute façon finir un de ces prochains jours, ayant presque atteint la date de péremption du prestataire de service. Après trois ans et demi au sein du domaine Interfaces d'Atlas2, mes bons et loyaux services devaient donc arriver à leur terme. L'occasion était bonne à saisir pour faire un break. En plus, partir autour du monde après avoir aidé Atlas à le soutenir sur ses épaules, le moment ne pouvait pas être mieux choisi.

Jusqu'ici, j'avoue que je m'étais pas posé trop de questions, trop pris dans les préparatifs de dernière minute, les derniers rangements, les amis à voir avant de partir.
Je n'avais pas ressenti de doute, d'hésitation, ni d'angoisse particulière. Mais ce vendredi, après notre séance de bread storming traditionnelle du vendredi matin, j'ai soudain réalisé que, ça y est, quelque chose allait changer. Le principe du bread storming est simple: chaque semaine, un des membres de l'équipe amène les pains au chocolat et les croissants pour tout le monde, et on se fait un petit déjeuner tous ensemble. Et malheur à celui qui oublie de prendre des pains au raisins pour Bob! (à moins qu'il n'amène des oranais à la place, dans ce cas il sera pardonné). Notre bread storming de ce vendredi fut un peu particulier car mes collègues avaient décidé de me gâter avant que je leur dise définitivement au revoir. Merci à vous pour cette panoplie du parfait aventurier: une boussole pour ne pas prendre le nord, à défaut d'indiquer la direction
à prendre pour rentrer chez ma mère, des jumelles pour voir arriver de loin les castreurs de moutons mongols, ou mater la galinette cendrée avant de décider de la tactique d'approche, un couteau suisse pour de défendre éventuellement si les dits mongols finissent finalement pas me rattraper, des multi prises électriques utilisables dans le monde entier afin de recharger mes batteries d'appareil photos aussi bien au pays des tartares que dans celui du soleil levant, des livres pour tuer le temps dans le transsibérien, et finalement un carnet de voyage qu'il va maintenant me falloir remplir. Tous ces cadeaux me vont droit au coeur, et vous aller me manquer, c'est certain.
En quittant la BNP cette fois-ci, je suis vraiment en train de partir. Je réalise qu'une nouvelle période de ma vie commence. Et c'est avec un pincement au coeur que j'ai dit au revoir à tout le monde. Julien, Elise, Sylvie, Vincent, Nathalie, Hussein, Nicolas, Hanane, Bob, et Serge, vous étiez vraiment des collègues exquis. Pas seulement compétents, mais aussi humains, alors
j'espère qu'on restera en contact.