Moscou
Sasha Levina, que j'avais contacte depuis la France, a fait des miracles, et m'a trouve un splendide hebergement chez deux de ses amies: Natasha et Axana. Toutes deux sont jumelles, interpretes, et travaillent dans la meme compagnie americaine qui s'occupe d'adoptions. On ne peut donc imaginer plus jumelles qu'elles.
En discutant avec elles, j'ai la confirmation que bon nombre de Russes sont nostalgiques de l'epoque sovietique, et pas seulement les vieux veterans. Natasha et Axana en font plus ou moins partie, bien que travaillant pour une compagnie etrangere, et disposant donc, si j'en juge par leur appartement, d'un niveau de vie tres confortable. Est-ce une simple nostalgie des annees d'enfance ou bel et bien dans leur cas un reflet des difficultes actuelles de la Russie, je ne saurais le dire. Toujours est-il que Moscou a beaucoup change ces dix dernieres annees. Je ne m'attendais pas a trouver une ville si occidentale en Russie. L'ex capitale du communisme a evolue pour devenir une veritable disciple du capitalisme. Bien plus que Saitn Petersbourg, on sent a Moscou une ville en perpetuel mouvement, ou les nouveaux riches ont trouve un terrain pour s'epanouir. Les flots de Mercedes et autres grosses berlines allemandes cotoient maintenant les vieilles Ladas et les Volgas, mais les voitures de gamme moyennes sont quasi inexistantes. Le business est la: Bouygues y fait pousser son beton, Yves Roches et l'Occitane en Provence proposent leurs cosmetiques, et les autres firmes occidentales ne sont pas en reste. D'immenses panneaux publicitaires font face a la Douma, en attendant la construction d'un nouveau centre commercial, a deux pas du mausolee de Lenine. A cote de ca, des baboushkas sont obligees de vendre des fruits dans la rue pour arrondir leur maigre retraite, le systeme de sante n'est plus totalement gratuitcomme avant si vous voulez les meilleurs soins, le niveau du systeme educatif baisse egalement faute de pouvoir payer correctement ses professeurs (le salaire d'un enseignant chercheur en biologie dans une universite s'eleve par exemple a moins de 200 dollars par mois). Meme le metro de Moscou, parait-il, n'est plus aussi frequent qu'auparavant: un train toutes les 1 min 30, contre 1 min avant. C'est tout de meme beaucoup mieux qu'a Paris, et les rames arrivent toujours avec une ponctualite qui ferait palir les suisses, alors "astarojna, devri zakrouvaioutsia". Auparavant donc, tous etaient egaux, mais pauvres et pas forcement libres (les autres se cachaient ou etaient caches), maintenant l'ecart est beaucoup plus criant.
Au niveau touristique, Moscou n'a pas autant a offrir que Saint Petersbourg,mais le Kremlin et la galerie Tetryakov, entres autres, sont remplis de veritables joyaux. Entre le trone en ivoire d'Ivan le Terrible, celui aux 800 diamants du tsar Alexey Mikhailovich (le pere de Pierre le Grand), et les celebres oeufs de Faberge, on ne cesse de s'emerveiller. Si Napoleon a bien offert au tsar Alexandre un superbe service complet en faillence, je n'ai pas l'impression que les 800 de ses canons aient ete donnes avec autant de generosite.
Apres avoir fait mes adieux a mes hotes en organisant le dernier soir un diner "a la francaise", il est temps de me diriger vers la Siberie, mais avec une premiere halte a 3 heures de Moscou.
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